1. Présentation 
  2. Le paludisme est une maladie tropicale endémique s’accompagnant de fièvre. Il fait suite à la piqûre par un moustique anophèle femelle infecté qui transmet le parasite. Cinq espèces de parasites causent le paludisme chez l’homme, à savoir : le Plasmodium falciparum (le plus courant), le P. ovale, le P. vivax, le P. malariae et le P. knowlesi. Les infections palustres graves sont généralement dues au P. falciparum, qui peut entraîner une maladie grave. 
  3. Le paludisme est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité dans de nombreux pays africains. Dans la plupart des régions d’Afrique, la transmission du paludisme est très saisonnière. Dans les zones de forte transmission, le paludisme est principalement une maladie des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Toutefois, certains pays ont connu une réduction spectaculaire de la transmission du paludisme et, dans ces pays, il est devenu une maladie qui touche tous les groupes d’âge et des épidémies sont susceptibles de se produire. 
  4. La période d’incubation, depuis la piqûre de moustique jusqu’à l’apparition des symptômes, varie de sept à 30 jours. Elle peut être plus longue, notamment avec les espèces autres que le P. falciparum. 
  5. But de la surveillance 

Détecter rapidement les épidémies de paludisme dans les zones de forte transmission et détecter rapidement les épidémies dans les zones enclines aux épidémies ou dans les zones abritant une forte population à risque.

  1. Définition de cas standardisée : 

Paludisme simple : Le paludisme simple à P. falciparum est très variable et à des symptômes semblables à ceux de nombreuses autres maladies. Bien que la fièvre soit fréquente, elle est souvent intermittente et peut même être absente dans certains cas. La fièvre est généralement irrégulière au début et généralement associée à des frissons. Les frissons solennels sont inhabituels s’agissant du paludisme aigu à falciparum. Le patient se plaint souvent de fièvre, de céphalées, de maux et douleurs ailleurs dans le corps et parfois de douleurs abdominales et de diarrhée. Chez un jeune enfant, on peut observer de l’irritabilité, un refus de manger et des vomissements. À l’examen physique, la fièvre peut être le seul signe. Chez certains patients, le foie et la rate sont palpables. Ce tableau clinique est habituellement impossible à distinguer cliniquement de celui de la grippe et d’une variété d’autres causes courantes de fièvre. Si la maladie n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement, un patient atteint de paludisme à falciparum peut voir son état se dégrader rapidement. Par conséquent, toute personne vivant dans une région à risque de paludisme ayant de la fièvre ou des antécédents de fièvre au cours des 24 heures précédentes, sans signes de paludisme grave, qui présente un résultat positif au test de diagnostic rapide ou à l’examen au microscope, devrait être considérée comme un cas de paludisme simple (Remarque : L’OMS recommande actuellement que tous les cas de paludisme soient confirmés par un test de diagnostic rapide ou un examen au microscope).

Paludisme grave : Le paludisme grave se définit par des signes cliniques ou de laboratoire de dysfonctionnement d’organes vitaux. Presque tous les décès dus au paludisme grave résultent d’infections à P. falciparum. Des définitions strictes du paludisme grave ont été publiées à des fins épidémiologiques et de recherche, mais, dans la pratique, il devrait y avoir un seuil bas pour commencer un traitement parentéral chez tout patient à propos duquel un agent de santé s’inquiète. Même si certaines des mesures de laboratoire ne sont pas disponibles immédiatement, cela ne devrait pas retarder le début du traitement intensif. Un aperçu général des caractéristiques du paludisme grave comprend : 

  • l’altération de la conscience (y compris un coma léthargique) ;
  • la prostration, c’est-à-dire une faiblesse généralisée qui empêche le patient de s’asseoir, de se tenir debout ou de marcher sans aide ;
  • les convulsions multiples : plus de deux épisodes en 24 heures ;
  • la respiration profonde et la détresse respiratoire (respiration acidotique) ; 
  • l’oedème pulmonaire aigu et le syndrome de détresse respiratoire aiguë ; 
  • le collapsus circulatoire ou choc, la tension artérielle systolique : < 80 mm Hg chez les adultes et < 50 mm Hg chez les enfants ; 
  • une lésion rénale aiguë ;
  • la jaunisse clinique et les signes d’autres dysfonctionnements d’organes vitaux ; et des saignements anormaux. 

Remarque : Ces manifestations peuvent survenir isolément ou, plus couramment, en association chez le même patient.

Patient hospitalisé présentant une parasitémie à P. falciparum (formes asexuées) confirmée en laboratoire, s’accompagnant des signes et symptômes de la forme grave de la maladie (dysfonctionnement des organes vitaux diagnostiqué par le laboratoire).

  1. Confirmation en laboratoire : 
  1. Tests de diagnostic 
  • Examen microscopique : présence de parasites du paludisme dans les frottis sanguins des cas suspects. 
  • Test de diagnostic rapide du paludisme : présence de l’antigène du paludisme.
  1. Prélèvements

 Sang En général, faire le prélèvement à l’aide de vaccinostyles à tout âge ou avec d’autres méthodes agréées pour le prélèvement sanguin chez les très jeunes enfants. 

  1. Quand réaliser les prélèvements

 Pour le frottis sanguin : préparer un frottis pour tous les cas suspects hospitalisés, ou conformément aux directives nationales de prise en charge des cas de paludisme. 

Pour le test de diagnostic rapide :  faire les prélèvements et réaliser le test en suivant les instructions du fabricant. 

  1. Résultats 

Les résultats de la goutte épaisse et du frottis mince peuvent être obtenus le jour même du prélèvement. L’examen microscopique des lames pour le paludisme peut également révéler la présence d’autres parasites sanguins. Le résultat du test de diagnostic rapide est immédiat. 

Remarque : En milieu hospitalier, faire un dosage d’hémoglobine pour confirmer l’anémie grave chez les enfants âgés de deux mois à cinq ans. 

  1. Références 
  2. Malaria epidemics: Detection and control, forecasting and prevention. Genève. Organisation mondiale de la Santé. WHO/MAL/98.1084.
  3.  « Basic Laboratory Methods in Medical Parasitology » OMS, Genève, 1991.