1. FIEVRE JAUNE
  1. Présentation 
  2. Le virus de la fièvre jaune est un virus à ARN appartenant au genre Flavivirus et proche des virus du Nil occidental, de l’encéphalite de Saint-Louis et de l’encéphalite japonaise. C’est un virus à transmission interhumaine, par l’intermédiaire de moustiques domestiques appartenant à l’espèce Aedes (épidémies urbaines) ou transmis aux humains à partir du réservoir constitué par les primates, par l’intermédiaire de moustiques appartenant à des espèces sylvatiques (cycle sylvatique). 
  3.  De grandes épidémies se produisent tous les 3 à 10 ans dans les Collines ou les villes en l’absence de vaccination de masse. Des cas sporadiques surviennent régulièrement dans les zones d’endémie. L’on assiste à une résurgence de la maladie en Afrique depuis le milieu des années 1980. L’incidence réelle est largement supérieure aux cas déclarés. 
  4. La période d’incubation est de 3 à 6 jours après piqûre d’un moustique infecté. Environ 15 % des infections évoluent en maladie fébrile et jaunisse. 
  5. Seule une minorité des cas sont graves, mais le taux de létalité se situe entre 25 et 50 % chez les patients présentant un syndrome hémorragique avec jaunisse et maladie rénale. 
  6. Facteurs de risque : cas sporadiques souvent liés à la profession ou la localisation du Colline à proximité de forêts hébergeant de nombreux singes. Aussi les personnes non vaccinées.
  7. La notification internationale doit être faite à l’OMS dans les 24 heures. 
  8. Les autres fièvres hémorragiques virales (FHV) et d’autres maladies parasitaires, virales ou bactériennes comme le paludisme, la dengue, le Chikungunya, la leptospirose, les hépatites A à E, les infections par le virus d’Epstein-Barr, le virus du Nil occidental, la fièvre Q, l’anthrax, les rickettsies, etc., et certaines intoxications peuvent ressembler à la fièvre jaune. 
  9. Il est possible de prévenir l’infection et la maladie par la vaccination. L’efficacité vaccinale est > 95 % et la durée de l’immunité est à vie. 

 

  1. But de la surveillance 
  2. Confirmer le diagnostic de fièvre jaune et exclure les autres étiologies possibles de fièvre accompagnée de jaunisse ; 
  3.  Fournir des informations permettant de prendre des mesures de lutte appropriées 
  4. Identifier les populations à risque de fièvre jaune ;
  5. Suivre l’épidémiologie de la maladie et l’impact des mesures de lutte ; 
  6. Soutenir la recherche opérationnelle et l’innovation ;

 

  1. Définition de cas standardisée 

Cas présumé : Toute personne présentant une brutale montée de fièvre, avec apparition d’un ictère dans les 14 jours suivant l’apparition des premiers symptômes. 

Cas probable : Cas présumé ET Un des éléments suivants : 

  • Lien épidémiologique avec un cas confirmé ou une flambée épidémique 
  • Histopathologie du foie post-mortem positive

Cas confirmé : Cas probable 

ET 

Un des éléments suivants : 

  • Détection d’IgM antiamariles spécifiques*
  •  Détection de titres d’IgM et/ou IgG contre la fièvre jaune 4 fois plus élevés entre le sérum de phase aiguë et le sérum de phase convalescente 
  • Détection d’anticorps neutralisants spécifiques* du virus amaril 

*Spécifiques signifie que les tests de recherche d’anticorps (IgM ou anticorps neutralisants) contre les autres flavivirus prévalents sont négatifs. Cette analyse doit comporter des tests IgM au moins pour les virus de la dengue et du Nil occidental et éventuellement pour d’autres flavivirus en fonction de l’épidémiologie locale. 

OU 

Un des éléments suivants : 

  • Détection de séquences génomiques du virus amaril dans le sang ou les organes par PCR 
  • Détection immunohistochimique d’antigènes du virus amaril dans le sang, le foie ou d’autres organes Isolement du virus amaril
  • Confirmation en laboratoire : 
  1. Test diagnostique 
  • ELISA pour mettre en évidence la présence d’anticorps spécifiques de la fièvre jaune de type IgM et IgG. 
  • Il faudra exclure la dengue, le virus du Nil occidental et les autres flavivirus répandus localement pour confirmer la fièvre jaune. 
  • PCR, séroneutralisation spécifique du virus de la fièvre jaune, isolement du virus ou histopathologie. 
  1. Prélèvements 

Sérum durant la phase aiguë et la phase de convalescence de la maladie ; En cas de décès, prélèvement post-mortem de foie.

  1. Quand réaliser les prélèvements 

Dans les 14 jours suivant l’apparition des premiers symptômes. 

Prélever des échantillons sur au moins les 10 premiers cas présumés de fièvre jaune. Prélever des échantillons sur les derniers cas (d’après les courbes épidémiques) pour déterminer la fin de l’épidémie. 

  1. Résultats 

Le laboratoire devra rendre les résultats dans les 7 jours suivant la réception de l’échantillon.

 

 

  1. Références : 
  2. WHO–recommended standards for surveillance of selected vaccine-preventable diseases.   

WHO/V&B/03.01 http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/68334/1/WHO_V-B_03.01_eng.pdf?ua=1 

  • Fièvre jaune. 1998. WHO/EPI/Gen/98.11 
  • Recommendation of Expert Meeting on Yellow Fever Surveillance and Response in Africa. Brazzaville, Congo, 13-15 octobre 2010